Épisode 2 : les origines de la famille BATON (ou BATTUNG) du Pays de Bitche

L’aventure continue !

En épluchant les registres paroissiaux de Hombourg (Sarre) à la recherche d’autres membres de la famille BATON, j’avais trouvé l’acte de (re)mariage (en date du 22 avril 1704, avec François MILLET, meunier) de la veuve de Jean BATON, Marie DERIER, qui précisait qu’elle était originaire du « Petit Vervin », une localité à laquelle je n’avais alors pas accordé de grande importance, pensant qu’il s’agissait peut-être d’un écart, ou quartier, aux alentours de Hombourg (Sarre), aujourd’hui introuvable.

Ce n’est qu’en lisant, des mois plus tard, un article sur la Thiérache publié par Didier HEMMERT (ancien archiviste aux Archives municipales de Sarreguemines, poste actuellement occupé par Arthur PLANCHE) dans les « Mémoires de l’Académie nationale de Metz », disponible sur Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, que j’ai compris l’importance de cette information.

Cet article porte le nom : « Méthode d’approche d’un phénomène migratoire : les Thiérachiens dans le Grand Est à la fin du XVIIe siècle », et traite d’une « migration particulière, en partance de la Thiérache (région située au nord du département de l’Aisne, aux confins occidentaux des Ardennes). Elle prend date au lendemain de la guerre de Trente Ans ». Didier HEMMERT y écrit : « Pendant un demi-siècle, entre 1650 et 1710, les habitants de cette contrée, en un flot continu, irriguent le Grand Est et, au-delà, les pays de la Sarre et le Palatinat. »

Plus bas, il explique : « La création ex nihilo avec arrivée soudaine, massive et continue de colons est une pratique peu usitée, si ce n’est aux abords immédiats des forteresses : à Hombourg le Petit-Vervins, à Lichtenberg les écarts Picardie et Champagne. »

J’ai immédiatement fait le lien avec l’acte de mariage de Marie DERIER et repris mes recherches, non pas en Sarre ou en Lorraine, mais dans le département de l’Aisne (région Hauts-de-France), à une trentaine de kilomètres de la frontière belge.

La carte de Cassini montre qu'au XVIIe siècle, Vervins (écrit sans le S final) est une ville fortifiée située sur la rive droite du Chertemps. (Source : Wikipédia)

On notera au sud-est de Vervins, l’indication « Pt. Vervins » pour Petit-Vervins.

C’est aux Archives départementales de l’Aisne que j’ai finalement retrouvé la trace de la famille BATON.

Acte de baptême de Jean BATON à Landouzy-la-Cour (commune située à environ 6 km du Petit-Vervins), en date du 27 novembre 1688. Pour rappel : celui-ci s’est marié en 1709 à Hombourg (Sarre) avec Anne Marguerite MAUET.

Acte de mariage de Jean BATON, boucher, avec Marie DERIER, à Vervins en date du 4 mars 1680. On y apprend le métier de l’époux, l’âge des deux époux (20 et 19 ans) et leurs filiations respectives : Jean est le fils de défunt Pierre BATON et de Nicole LEBLANC, et Marie la fille de Pierre DERIER et de Marie BENJAMIN.

Au moins 8 enfants naîtront de l’union de Jean BATON et de Marie DERIER, 7 enfants sont nés dans l’Aisne et ont accompagné leurs parents dans leur périple à destination de Hombourg (Sarre) : Pierre, Nicolas (décédé à l’âge d’un mois), Vincent, Nicolas, Jean, Louis et Marie ; et le dernier est né à Hombourg (Sarre) après le décès de son père Jean : Antoine.

Acte de baptême d’Antoine BATON, à Hombourg (Sarre) en date du 29 mai 1695, fils du défunt Jean BATON et de Marie DERIER. Sa marraine est Marie ROUSSEAU demeurant... au Petit-Vervins !

Deux siècles plus tard et à 300 kilomètres de Vervins, le 12 novembre 1883, Anne Marie BATON (BATTUNG), l’arrière-petite-fille de Philippe BATON et Catherine GOTTE, épousa à Siersthal David FELENTZER, mon arrière-arrière-grand-père du côté maternel. (Je suis un descendant des familles MARDINÉ et KREBS, ainsi que des familles BURLETT et FELENTZER, originaires de Holbach, Lambach et Siersthal.)

Voici leur acte de mariage (merci à Mme LEJEUNE, la secrétaire de mairie à Siersthal, qui m’a transmis une copie de cet acte introuvable, du moins en ligne, aux Archives départementales de Moselle) :

Et il faudra encore attendre 140 ans pour finalement retracer le parcours de la famille BATON, de ses origines dans l’Aisne jusqu’à Siersthal dans le Pays de Bitche, en passant par Hombourg (Sarre) en Allemagne.